Association des Centres Educatifs
& de Sauvegarde des Mineurs et Jeunes Majeurs
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Avec le confinement, le travail de rue est une vraie gageure. Comment tisser le lien social quand par définition, le confinement l’interdit ?

Loin d’être découragée, l’équipe des travailleurs de rue de l’Association des centres éducatifs et de sauvegarde des mineurs et jeunes majeurs (Acesm) reste sur le terrain à arpenter les quartiers mais… « Le travail de rue, c’est aller à la rencontre en déambulant dans les quartiers. Nous connaissons les habitudes de rassemblement des uns et des autres et allons ainsi aux devants de ceux qui ont ou pourraient avoir besoin de nous. »

 

Mais voilà, confinement oblige, les 12-25 ans, qui sont la première cible de l’équipe mais pas la seule, ne sont plus dans la rue sauf… « Pour retrouver une parole libre, on échange avec les ados quand les membres de la famille s’absentent. Actuellement, ces jeunes coupés de leur structure scolaire et de leurs copains sont parfois comme prisonniers dans leur logement. »

 

Face aux dangers d’addictions diverses, ils ont besoin de bouffées d’oxygène qui prennent la forme d’un échange téléphonique, de SMS ou par le biais de Skype… « Nous avons un mandat territorial qui nous permet d’intervenir depuis longtemps sur la ville de Vendôme mais toujours dans le cadre d’une libre adhésion des personnes que nous suivons y compris celle des mineurs. Il ne peut y avoir de contrainte », souligne Aline Fauvre, coordinatrice.

 

Ce patient travail de rue est conduit en partenariat avec d’autres intervenants comme le centre social, le centre intercommunal d’action sociale, le service de cohésion sociale, les établissements scolaires, les acteurs de la protection,… Et toujours sans inscription préalable et en respectant l’anonymat au titre de la prévention de la délinquance comme de la maltraitance. À la déambulation dans des lieux cibles, s’ajoute la participation à des animations comme le Printemps des Rottes, la bourse aux livres de l’USV Boxe ou encore l’organisation de goûters, sorties, chantiers et séjours éducatifs estivaux…

« Un éduc’de rue, c’est d’abord de l’immersion. Mais aujourd’hui, elle est compliquée par le confinement…On veille cependant à la vulgarisation des consignes sanitaires auprès de tous, en distribuant des centaines d’attestations de déplacement dans plusieurs langues y compris en langue simplifiée pour répondre à l’illettrisme. Et plus que jamais, on travaille au maximum en s’appuyant sur les réseaux sociaux, premiers moyens de communication de ces publics fragiles totalement isolés », soulignent les deux éducatrices Virginie Daif et Lucile Souriau. Et la psychologue Claire Sionneau de conclure : « Ce virus abîme le lien social. »

 

Article de la NR • 14 MAI 2020
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